Leonardo a écopé d'une suspension de neuf mois pour avoir
bousculé l'arbitre
Alexandre Castro, l'arbitre bousculé par le directeur
sportif du PSG Leonardo le 5 mai après Paris SG-Valenciennes, a porté plainte
samedi à Lyon après avoir reçu des menaces de mort sur son téléphone portable,
a-t-on appris auprès de sources proches du dossier.
L'arbitre âgé de 42 ans aurait reçu ces menaces assorties
d'insultes vendredi soir. La veille, la commission de discipline de la Ligue de football
professionnel (LFP) avait infligé une suspension de 9 mois ferme à Leonardo
pour cette bousculade au retour aux vestiaires à l'issue du match de la 35e
journée de L1 PSG-Valenciennes. Le club, également affligé d'un retrait de
trois points avec sursis pour la saison prochaine, a annoncé jeudi soir sa
volonté de faire appel de cette décision qui rend difficile la nomination du
Brésilien au poste d'entraîneur en remplacement de Carlo Ancelotti qui a
manifesté clairement ses envies de départ.
Le numéro n'était pas masqué
L'avocat d'Alexandre Castro, Me Patrick Anton, a confirmé que son
client lui avait fait part de menaces de mort depuis le match PSG-Valenciennes.
«Il a bien fait de porter plainte car l'intérêt c'est qu'il peut demander la
protection de la police, comme il a des enfants», a-t-il commenté.
D'après Me Anton, le numéro utilisé par l'auteur des menaces
n'était pas masqué, ce qui a permis à Alexandre Castro de le donner aux
enquêteurs.
Hamer, Frisk, Layec...plusieurs précédents
Ces dernières années, plusieurs affaires similaires ont défrayé la
chronique dans le monde du football. Le cas le plus célèbre reste celui du
Suédois Anders Frisk, qui avait mis un terme à sa carrière en mars 2005, après
avoir reçu des menaces de mort après un match de Ligue des champions
Barcelone-Chelsea. Lors de cette rencontre, M. Frisk avait exclu l'attaquant de
Chelsea Didier Drogba, ce qui avait provoqué la colère des supporteurs et de
l'entraîneur de l'époque des Blues, José Mourinho, qui avait affirmé avoir vu
son homologue néerlandais du Barça, Frank Rijkaard, pénétrer dans le vestiaire
d'Anders Frisk durant la pause.
Peu après cette affaire, l'arbitre français Bertrand Layec avait
porté plainte après avoir été «menacé anonymement au téléphone» après un match
et l'arbitre international luxembourgeois, Alain Hamer, qui officiait
régulièrement en Ligue 1, avait déclaré avoir reçu une lettre de «menaces de
mort» postée «d'une ville française à 1.000 km du Luxembourg». Ils avaient cependant
tous deux poursuivi leur carrière, comme le Norvégien Tom Henning Ovrebo, lui
aussi objet de menaces de mort après son arbitrage très controversé d'une
demi-finale retour de Ligue des champions ayant une nouvelle fois vu
l'élimination de Chelsea face au FC Barcelone en 2009.
Me Anton, un avocat lui-même ancien arbitre
Me Anton, lui-même ancien arbitre de première division, a confié à
l'AFP «bien comprendre ce que vivait son client» car lui-même avait été victime
de menaces en 1993, après un match Marseille-Metz dans un contexte «extrêmement
tendu». Après avoir expulsé Fabien Barthez, alors à l'OM, Patrick Anton dit
avoir «vécu un enfer» jusqu'à la fin du match, victime d'un jet de pavé dans
les vestiaires: «j'ai cru que j'allais mourir», se souvient-il. Dans les jours
qui suivirent, l'ancien arbitre se souvient avoir reçu plusieurs menaces de
mort.
Ref: ouest-france.fr
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